Léandro, depuis dimanche tu ne souffres plus et, comme tu me l’as chuchoté quelques jours avant ton départ, tu es allé rendre une petite visite à Marouane.
Mais très vite je me reprends car je sais que tu ne voudrais pas que je sois triste. Tu l’as souvent répété à tes amis, ne pleurez pas, riez et profitez de la vie.
Je me souviens de notre première rencontre dans ta chambre d’hôpital, de ton humour, de ta gentillesse, de nos plaisanteries avec ta chère maman et de ton regard qui s’illuminait de milles étoiles lorsque tu étais heureux. Tu as toujours eu de la peine à me tutoyer et c’était devenu un jeu entre nous.
J’ai eu le privilège de partager des moments inoubliables avec toi, Rodrigo et Joana.
Tu as été capitaine de joëlette, chanteur avec les Enfoirés ou sur la scène de l’Aréna, insouciant lors d’une journée magique à Disneyland, méfiant devant la cuisine chinoise et heureux de découvrir Paris.
La première image qui me vient lorsque je pense à toi est celle prise lors de la journée pilotage, si fier dans ta combinaison de pilote, mélange de James Dean et de Robert Redford.
Depuis notre retour de Paris, je t’ai souvent rendu visite, toujours chaleureusement accueillie par ta famille et j’ai été extrêmement touchée par la qualité de l’accompagnement de tous tes amis. Ils ont été présents avant, pendant la maladie et t’ont tenu la main jusqu’à la fin.
Tu avais une lumière particulière en toi, une générosité qui ne pouvait pas laisser indifférent et plus je connais Sofia ta maman, plus je comprends d’où te venait cette force et cette ouverture aux autres.
Léandro, avant de partir tu m’as fait un merveilleux cadeau. Tu as demandé à ta maman de m’acheter un olivier. Je ne sais pas comment tu as deviné que l’olivier est mon arbre fétiche et, alors que je pensais que tu étais endormi, tu as ouvert les yeux et tu m’as dit:
« J’ai choisi un olivier qui te donnera des olives et du chocolat mais surtout parce que c’est un arbre fort ! »
Sans doute as-tu ressenti mon immense émotion mais sois certain que j’ai bien reçu ton message.
Malgré les chagrins immenses de ce début d’année, je serai forte Monsieur le Président.
La vie ne t’a pas permis de devenir Président de Courir…Ensemble comme tu en avais le projet et tu fais désormais partie de nos étoiles mais jamais je t’oublierai et compte sur moi pour t’emmener dans mon coeur dans chacune de nos aventures, de courir pour toi, et surtout, comme tu me l’as si bien appris, à rire et sourire.
Je chérirai ton olivier, puisse-t-il me donner un peu de ta force et de ton courage Monsieur le Président !
Bonne route et merci pour la leçon de vie et d’amour que tu m’as donnée.