A Catia
Dimanche matin, réveil à 6 heures pour avaler un léger petit déjeuner.
Heureusement, la pluie a cessé, c’était ma grande crainte, troisième semi-marathon, les deux premiers sous une pluie battante, je n’avais pas envie de renouveller l’expérience.
Rendez-vous avec le reste de la bande, départ à 7 heures.
Tout le monde est à l’heure, il y a Georges et Marie-France, Yves et Vanessa, René, Isabelle, Geneviève, Danièla, Mercedes, Serge et moi.
Arrivés au départ après une petite marche d’échauffement, nous pouvons déjà constater à quel point l’organisation est performante. Nos sacs sont pris en charge dans des camions militaires ce qui nous permet de rester habillés jusqu’au dernier moment et de ne pas prendre froid.
Je suis très contente de nous voir dans nos magnifiques maillots jaunes et le logo dessiné par Fanny est superbe.
Durant toute la course nous pourrons nous voir les uns les autres lors des croisements et nous encourager.
Je dois vous avouer que je suis très tendue. Mon dernier semi-marathon s’est mal passé et, pour la première fois, je cours sans ma ceinture cardio, juste avec des indications de temps au kilomètre.
Heureusement, Vanessa est avec moi et nous convenons de courir les dix premiers kilomètres ensemble avec un temps de passage en-dessous de l’heure ce qui constituerait mon meilleur temps.
Dès le début, j’ai de bonnes sensations, mais le tempo élevé de Vanessa m’effraie un peu. Néanmoins, à mesure que les kilomètres défilent je décide de lui faire confiance.
A chaque panneau,elle me dit: ne regarde pas ta montre, tout va bien.
Elle a raison, ça va plutôt bien et le rythme est excellent.
Après la traversée du pont du Mont-Blanc, les quais me semblent interminables. Je les ai parcouru maintes fois petite fille puis avec mes enfants mais jamais ils ne m’ont paru si longs…..
Au parking de Genève-Plage, Didier est là avec son appareil photo et je tente un sourire.
Heureusement, nous arrivons aux 10 kilomètres que nous franchissons avec plus de 5 minutes d’avance.
C’est déjà une petite victoire.
Tout au long du parcours, les bénévoles nous encouragent
et avec nos prénoms sur les dossards, l’ambiance est très chaleureuse.
Il terminera sa course en 2h55…Chapeau Stéphane.
Peu après le 14ème kilomètre, Vanessa va encore accélérer et là, je décide de la laisser partir. Je tiens mon rythme un peu en-dessous de 6 minutes au kilomètre et je commence à espérer améliorer mon temps de 2h10 du semi de Nuits-St- Georges.
Les kilomètres s’enchaînent les uns aux autres et, maintenant que je suis seule, je redoute le gros coup de fatigue. Je me dis que je suis partie trop vite que ce n’était pas raisonnable…..
Mais mes jambes continuent à avancer et je commence à me dire que tous ces mois d’entraînements solitaires sur les routes et les chemins vont peut-être payer, enfin….
Je vois toujours la queue de cheval de Vanessa pas loin devant et nous passons à côté de l’arrivée avant la seule montée du parcours. Je suis toujours dans les temps et à force de m’entraîner sur des pentes raides je remarque que je ne perds pas de précieuses minutes dans la montée.
On arrive au 18ème kilomètre et je commence à faire mes calculs car j’ai un peu ralenti.Maintenant c’est sûr, je devrais améliorer mon temps et l’objectif de 2h06 que nous nous sommes fixés est atteignable.
Mais, en regardant ma montre, je me mets à entrevoir un autre objectif, celui de descendre en-dessous des 2 heures.
Ce matin, cela me paraissait totalement irréalisable mais là, les jambes vont toujours et, bien qu’il ne faille pas ralentir, je refais mes calculs une bonne dizaine de fois et je me rends compte que c’est faisable.
A ce moment là, une foule de pensées se pressent dans ma tête, j’ai tellement envie, une seule fois d’être fière de mon temps que je m’arrache littéralement.
Petit à petit, je rattrape Danièla et Geneviève et ce sont elles qui me tireront durant les derniers mètres, leurs encouragements mêlés à ceux de ma famille.
Et là, c’est la joie et l’émotion, 1h59min28sec, c’est un temps que je ne suis pas prête d’oublier.
Et pourtant, sportivement parlant ce n’est pas rapide mais pour moi c’est la récompense de tant d’efforts et de volonté que je ne suis pas sûre que le vainqueur de la course ait été plus heureux que moi.
Comme les champions, j’ai levé les bras et j’ai vu Olivier, le chrono à la main, lui qui m’a donné ce qui me manquait le plus, la confiance en mes possibilités et qui est pour beaucoup dans ce résultat.
J’ai une pensée pour tous ceux qui m’aident et m’encouragent jour après jour, mes enfants, Fanny, Morgane et Vincent, leur papa Roland, ma chère Tiffy, Sebastien et vous tous qui m’accompagniez dans cette incroyable aventure qu’est Courir….Ensemble.
Après une bonne douche, nous avons partagé un repas canadien à Sézegnin avec nos familles, quelle belle journée.
Je voudrais dédier cette course à ma petite Princesse Catia qui nous a quitté avant Pâques et qui me manque terriblement.