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Bienvenue à Alicia dans la grande famille des marathoniennes !

By mars 12, 2008juin 17th, 2021Courir ...

Toutes nos félicitations à Alicia et Marc pour leur fantastique course à Barcelone.

Alicia nous a écrit son histoire, je vous laisse la découvrir.

Une aventure digne de Courir…Ensemble, remplie d’amour, de respect,
d’amitié et de don de soi.

Merci à tous les deux, et à quand le prochain ?

Courir…ensemble en voyage à Barcelone, le 2 mars 2008

8h30, ça y est, on est sur la ligne de départ.
A ce moment, beaucoup de choses passent dans ma tête. Je repense à ces 4 mois d’entraînement en solitaire. 4 mois d’hiver à suivre le plan qu’Olivier nous a préparé.

J’ai pris conscience durant les 2 dernières semaines de ma progression et l’immense chance qu’est la mienne de pouvoir vivre cette
aventure.

Le départ est donné sur l’air de « Barcelona », chanté par Freddie Mercury et Montserrat Caballé lors de la cérémonie d’ouverture des J.O. de Barcelone en 1992.
Ces jeux, je les avais suivis de bout en bout, toutes disciplines confondues. Alors voilà, l’émotion m’envahit, je suis tellement heureuse d’être là, avec Marc, mon mari pour célébrer, à notre manière, nos 10 ans ensemble.

Les premiers kilomètres sont en montée, tout en douceur mais sans répit.
Nous arrivons devant le Camp Nou. J’ai une petite pensée pour mon frère
José, fan depuis sa première heure du « Barça ».

Marc reste vigilant sur son chrono, il me ralentit sans cesse car il connaît bien les conséquences d’un départ trop rapide.

Nous passons déjà le 10ème km, nous sommes un peu en avance sur nos temps (58:30). Moi qui me suis battue pendant des années pour
passer sous l’heure de course sur cette distance, je savoure encore plus les fruits de toutes mes heures d’entraînement.
IMG_2008_0054.jpg

Quelques coureurs Français avec des chapeaux de paille nous font beaucoup rire. Ils réclament les encouragements et s’amusent avec les cônes disposés sur la route en les utilisant comme haut-parleurs.

L’ambiance est excellente et les kilomètres défilent vite.

Enfin une petite descente et on arrive devant la Sagrada Familia (km 16) : magnifique, vue imprenable et beaucoup de monde pour nous encourager. Je me sens très bien, Marc me freine toujours.

2h03 de course et nous sommes au semi-marathon. Il fait chaud (18°) mais la chaleur ne nous dérange pas, il y a toujours un léger souffle.

Après une très longue ligne droite, nous nous approchons du bord de mer. Je commence à bien sentir mes mollets durcir et me donner « des coups de poignards ». Marc me rassure en disant : « T’inquiète, au 42ème c’est pas pire ! ».

Suis toute rassurée ! Les kilomètres se passent bien, notre rythme est toujours très régulier.

30ème km, nous longeons une jolie petite route en bordure de mer.

Les kilomètres défilent un peu moins vite. Nous passons sous L’Arc de Triomf (petit modèle), c’est le 35ème km, encore une montée et mes jambes durcissent de plus en plus.

Au 37ème km, j’ai l’impression d’être coupée en deux. Je me décide à marcher mais c’est pire.

Une sensation étrange se produit, mes jambes ne me portent plus, elles se plient toutes seules ! Marc me saisit par le bras droit et un autre coureur me saisit l’autre. Sur quelques mètres, ils me portent.

A cet instant, je ne réalise pas du tout ce qui m’arrive. Je comprends qu’on avance tout doucement. Mais bon je me suis promise de ne jamais me plaindre alors je ne dis rien, j’avance.

Je repense à ce que m’avais dit Vérène, une amie : « Dans les moments difficiles, pense juste à mettre un pied devant l’autre ». J’arrive même à trouver drôle le fait de ne plus arriver à suivre la trajectoire du marathon, peinte avec une ligne bleue.

Je dérive à gauche … Moi qui ne bois pas d’alcool, je me dis :
ça dois être comme ça ! Marc lui, rigole un peu moins. Il me dira à la fin de la course que j’ai perdu ma lucidité pendant quelques minutes.

Il m’impose un gel et me force à boire encore et encore.
Les minutes passent et je reprends mes esprits. La vue du 40ème km y estcertainement pour quelque chose. Mes jambes répondent à nouveau, comme si les dernières minutes avaient été effacées.

J’aperçois au loin la ligne d’arrivée et j’accélère. Cette ligne m’attire.

Tout d’un coup je réalise que j’ai perdu mon Marc… Je me retourne et je l’entends arriver à toute allure en criant : « Tu fais quoi ? J’arrive pas à te suivre » … La réponse est toute simple, je lui dis : « Bein c’est l’arrivée, on fonce ! ». Nous finissons les 200 derniers mètres en sprintant.

4h12:36, incroyable ! Que d’émotions ! Quelle belle course ! Quelle belle ville ! Je suis tellement fière et heureuse de « l’avoir fait », d’avoir partagé ces moments avec Marc.

Comme l’occasion m’en est donnée, je tiens à terminer en remerciant toutes les personnes qui nous ont permis de vivre cette aventure.

A mes parents, mon frère, mes voisines-amies Simone, Carole qui se sont occupés de nos enfants en notre absence.

A Vérène, pour son soutien permanent et ses précieux conseils.

A toi Carole pour « courir…ensemble », pour tout ce que tu fais. Aux instants d’évasion que tu donnes à ces enfants. A ton enthousiasme qui m’a inspiré l’envie de me lancer dans un marathon.

Et surtout, surtout, à Romain et toutes les personnes malades qui n’ont pas la même chance que moi. J’y ai beaucoup pensé. Je suis consciente qu’ils m’ont fait avancer. Moi cette « souffrance », je l’ai voulue, je l’ai choisie et je l’ai préparée.

Et en dernier à mon compagnon de vie et de marathon : mon mari Marc qui m’a permis de vivre mon premier marathon dans les meilleures conditions possibles. Ce que tu m’as offert n’a pas de mots, je ne l’oublierai jamais…

Alicia, mars 2008