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Un Chemin de Liberté (partie 2)

2eme jour.

Quelle journée !
La journée a été consacrée à 3 choses:
Découvrir le sud de Manhattan en groupe
Récupérer nos dossards
Remonter tranquillement et librement vers notre hôtel en profitant pour visiter, faire des photos ou du shopping.

Alors je révèle tout de suite la dernière interrogation: j’étais dans la team photo, car j’avais déjà bien donné en terme de shopping, avec le salon dédié aux objets estampillés marathon de NY.

Allez, on démarre la journée pour certains avec un footing jusqu’à Central Park, et pour d’autres en un petit déjeuner autour d’un buffet à 2 pas de notre hôtel.
Le buffet est assez marrant: on se sert et on pèse ce qu’on prend.
Bon, évidemment, on est aux US, donc les poids sont en livres et non en kilos (moi je n’ai pas ce problème, je parle comme un livre!), les prix n’incluent ni le service ni les tips, ils prennent une commission sur un paiement en carte etc…
Ça permettra à certains de battre leur record du petit déj le plus cher…
Bon, pas de problème, le petit déj, c’est sacré, et puis ce sera peut-être la seule occasion du voyage de trouver des fruits.

Les fruits de notre abnégation à l’entraînement, nous les aurons peut-être demain pour la course de 5 km tous ensemble. En attendant, c’est un bus qui va nous faire découvrir le sud de Manhattan.

On se doutait bien que cette ville était un peu folle, mais nous allons vite découvrir l’irrationnel des proportions de la cité où tout est possible

Chaque rue est une découverte de choses que nous connaissons en fait déjà familièrement dans l’univers de la télé ou du cinéma.
Je ne vais pas épiloguer sur chaque monument ou chaque rue, mais associez ces découvertes avec la sirène hurlante des chasseurs de récalcitrants armés, et l’impression d’être dans un film est parfaite.

Nous sommes tous friends de la famille Soprano, qui invite une gossip girl à partager le quotidien du NY911 et du NY Police District Blue, avant une partie de sex in the city qui me fera raconter plus tard how i met your Mother…

Bref, pas de meurtre mystérieux à Manhattan, mais une visite méthodique du sud du borough.
Oui, on parle de borough à NYC. Alors en fait, nous n’avons pas de beau roux dans le groupe, donc toute comparaison sera hasardeuse. Les boroughs à NYC, ce sont les quartiers de la ville, et il y en a 5.
Le marathon nous permettra de les joindre un à un.



A Staten Island, aurons-nous droit à une bataille de sabre laser contre Ewan Mc Gregor, en beau roux biwan kenobi?

A Brooklyn, assisterons-nous à un concert de Éd Sheeran en beau roux joyeux et chantant?

Au Queen’s croiserons-nous le prince Harry en beau roux cool?

Au Bronx, rencontrerons nous Chuck Norris en beau roux pilleur de trésors endormis?

Enfin, à Manhattan, nous attendons la rencontre improbable avec Vincent Van Gogh, le beau roux, tournesols à la main.


On me souffle dans l’oreillette que mon accent américain est épouvantable, et qu’en fait, il faut que je remballe mon bouquin enjolivant les roux célèbres pour un dictionnaires des bruits de bouche les plus inconvenants… quel déconvenue.
Avec Johnny Rotten, je trouve enfin le combo de mes jeux de mots… sex pistols in the City, ça le fait my friends.
Bref, je ne vous ai absolument pas parlé de la ville pour le moment.

Évidemment, c’est toujours compliqué de raconter des trucs intelligents sur des choses abondamment décrites dans des guides touristiques beaucoup plus érudits que moi.

Sachez simplement que la découverte de Ground Zero aura été un grand moment de ce voyage. Voir ces petites roses délicatement posées sur les lettres ciselées égrenant les noms des victimes de la plus abjecte lâcheté humaine permet de relativiser bien des choses dans notre petite vie paisible…



Le World Trade Center s’est donc relevé de ses cendres.
La nouvelle tour one World Trade Center cumule tous les symboles: 1776 pieds (normalement cette date, vous la connaissez si vous avez un peu lu les Tuniques Bleues. Spoiler: non, ce n’est pas une marque de bière…)
Huit faces comme les huit faces des tours disparues, une empreinte au sol à sa base avec les mêmes dimensions que celle de chacune des deux tours …etc..
Les 2 bassins sans fond, dans lesquels coule une eau sans fin renouvelée, exactement à la place laissée béante par les 2 anciennes tours, apportent un peu de calme et de recueillement à ce site mémorial.
Nous nous inclinons devant l’arbre rescapé, le « survivor tree », qui, comme tous les objets sauvés des décombres, est là pour nous rappeler que l’Amérique est toujours capable de renaître de ses cendres.
Tiens, il faudrait que je programme un petit voyage à Phoenix, je suis sûr d’y trouver quelques trucs intéressants (encore un endroit où Harry zona quand il était jeune?)



Bon évidemment, nos ados n’ont pas vécu ces tragiques événements de 2001 en direct. Mais ce n’est pas très difficile de faire comprendre à chacun sur ce site que l’histoire de New York s’est écrite récemment, et que nous en sommes des spectateurs privilégiés.

Allez, trêve d’histoires, vous n’en saurez pas plus sur cette visite de Manhattan. Je m’aperçois que je ne vous ai toujours pas parlé des dossards ni du shopping. Il y a quand même des priorités dans la vie.

Donc la récupération des dossards, c’est un truc quand même assez dingue.

On a reçu 25 mails, avec des QR codes, on a rempli des formulaires en ligne pour nous donner un horaire précis de retrait du dossard, on nous a demandé d’amener un récepissé de confirmation infalsifiable, téléchargé une application dédiée, présenté notre passeport pour prouver notre identité, justifier de notre vaccination suffisamment dosée, et plein d’autres trucs à vous faire stresser une Carole deux ans à l’avance…

Et finalement, le soufflé se dégonfle.
Le site du Javits Center est immense. Nous n’avons droit à aucune fouille ni contrôle des sacs à l’entrée.

L’ambiance est à la fête pour nous faire découvrir ce qu’est cet AMAZING événement.
Il y a une armée de bénévoles pour nous donner le dossard en 30 secondes chrono.


Nous sommes privilégiés et cumulards, car nous avons la chance de faire la course de 5 kilomètres (la « Dash to the finish line ») tous ensemble (jeunes, coureurs et accompagnateurs) samedi, puis le marathon avec le fauteuil et uniquement les coureurs dimanche.

Nous avons droit à un magnifique bonnet à pompon comme cadeau de bienvenue pour la petite course, et un T-Shirt aux manches aussi longues que la fin de course pour le marathon.


Voilà, 10 minutes, c’est plié, t’as tes dossards, tes goodies, ton sac transparent à emmener au départ, et puis et puis…. mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire?

Tout d’abord penser à nos ados dans leur chambre d’hôpital et à tous nos soutiens et partenaires.



Oh bonhomme, t’es aux States, là. Donc maintenant, ouvre grand tes yeux et ton perte-monnaie dans le shopping center dédié aux produits siglés marathon.

Oui, vous l’avez deviné, dans le temple du business il n’y a pas de raison pour que le marathon de NYC échappe à la frénésie ambiante.
Donc, en mode ouverture des soldes aux galeries Lafayette nous voilà.

Je me précipite sur le 1er gilet fluo coupe-vent, coupe-pluie, coupe-fatigue, coupe du monde. Oui, porter un truc aussi voyant, ça te coupe du monde. Je pense que les runners à NYC doivent souvent affronter des chasseurs dans les rues. Je ne vois que ça.

Bref, ce qui est moins voyant tout de suite, c’est le prix sur l’étiquette. Très vite, tu te demandes si ces des Lires ou des dollars? Mais c’est quoi ce délire sur les prix?


Ah non pardon, on est là pour partager la folie de ce moment incroyable. Ton karma dimanche passe par l’acquisition de ce bout de tissu fluo.

Bref, on passe aux T-Shirt et aux gants siglés… pour vite revenir vers le coupe-vent, qui tout compte fait, n’est pas si cher.
Quand tu le regardes, tu te désoles; quand tu le compares, tu te consoles.

Bref, nous allons tous craquer notre assurance-vie pour emplir un peu notre valise de souvenirs runnistiques pour tout le monde.
La queue aux caisses est beaucoup plus impressionnante que la récupération des dossards. On sait vite où est l’important quand on est aux USA.
Le bâtiment est climatisé uniquement pour dissiper la chaleur dégagée par les cartes bleues.

Bon, j’ai fait maintenant trop de digressions pour avoir le temps de vous raconter le reste de la journée sans risquer de manquer le début de la « Dash to the finish line » au moment où j’écris ces (longues) lignes.

Donc il vous faudra encore patienter pour savoir comment un ado choisit un maillot de son équipe de NBA préférée dans un magasin entièrement dédié à ça… (d’ailleurs, il paraît qu’il est encore à cette heure dans le magasin en train d’hésiter).



Bref, ce soir, au Madison Square Garden, nous allons allumer de nouvelles petites lumières dans les yeux de nos jeunes protégés. Nous allons avoir le privilège d’encourager les Knights de NY qui vont défier les Boston Celtics.
A bientôt.

Photos: Mez Photographie et participants