Samedi 6 décembre, 8h30, Veyrier.
Je me retrouve dans le froid au départ de la catégorie walking de la Course de l’Escalade, sans les bâtons mais avec une super bande de copines.
Nous avons toutes le même but, accompagner Vanesa durant les 8,2km du parcours. Vanesa vous la connaissez, son courage face à la maladie, sa volonté et sa combativité de tous les jours pour surmonter les séquelles dûs à son cancer. Aujourd’hui c’est avec ses béquilles qu’elle va affronter le parcours qui relie Veyrier aux Bastions.
Il y a déjà quelques mois, encouragée par Romain et sa fabuleuse course de Lausanne, Vanesa m’avait confié son envie de participer elle aussi à la grande fête de l’Escalade. Pour sa sécurité il n’était pas possible de participer à la course dans sa catégorie d’âge alors je lui ai proposé le walking mais bon, 8,2km à la force de sa jambe valide et de ses bras, je trouvais le projet ambitieux.
Comme j’ai déjà pu constater qu’en course la tête est tout aussi importante que les jambes, j’ai demandé à quelques copines de m’accompagner et pas des moins dynamiques……et mes deux filles m’ont fait le grand plaisir de participer à la fête également.
Au départ nous retrouvons donc Vanesa, Nazare, Isabelle, Fanny, Morgane et Alicia qui n’a pas hésité à venir depuis Cossonay pour goûter à la Course de l’Escalade version Courir…Ensemble.
A peine le temps de faire quelques photos et c’est déjà le moment du coup e canon. Dès le départ le ton est donné. Vanesa démarre avec conviction et d’un bon rythme. Dès les premiers pas, je sens que l’ambiance va être à la rigolade et à la décontraction avec tout le temps une grande attention pour Vanesa et sa progression courageuse.
A la sortie de Veyrier nous avons la surprise de voir Claire et Didier avec son appareil de photos. Claire fera toute la course avec nous.
Après les premiers kilomètres, nous sommes suivies par la voiture balais et son chauffeur qui doit se demander qui est cette bande de nanas qui rigolent et exécutent de bizarres chorégraphies….
Il faut dire qu’Isabelle et Nazare nous ont appris la danse des tongs, digne d’un Club Med et c’est en file indienne que nous tournons autour des giratoires sous le regard étonné mais complice de tous les pompiers et les bénévoles qui assurent la circulation.
Nous sommes à mi-parcours et Vanesa ne baisse pas le rythme, s’arrêtant à peine pour boire et refusant toutes les sucreries que j’ai apporté. Il faut dire que d’autres vont s’en charger, n’est-ce pas Isabelle????
Arrivée en ville de Genève, le parcours serpente autour de la pédiatrie et nous en profitons pour envoyer un coucou à Cindy, à Mehdi, à Téo et tous les enfants à qui j’ai raconté notre course de ce samedi.
Toute l’organisation s’est montrée très attentionnée envers notre troupe à une exception près mais j’espère que ce monsieur qui jouait au grand chef de la sécurité vers la rue de Carouge ne s’est pas rendu compte de la phrase plus que maladroite qu’il a eut envers Vanesa……on va mettre sa maladresse sur le compte du stress…..
En tout cas il ne nous a pas gâché l’ambiance, nous arrivons à deux kilomètres des Bastions, Vanesa a gardé un rythme régulier et pour la première fois je regarde mon chrono. Elle avait annoncé 2h45 dans la Tribune mais je fais mes calculs et je me rends compte qu’elle peut boucler le parcours en moins de deux heures. Je lui annonce qu’elle peut y arriver en moins de 2 heures mais qu’il ne faut pas ralentir alors que la pluie nous tombe dessus avec violence. Vanesa ne me réponds rien mais part en sprint. Je la calme, il reste presque 2km.
Les Bastions sont en vue, elle est accueillie par les officiels et les quelques spectateurs qui amènent leurs enfants pour la course des poussins. C’est fière et courageuse qu’elle va dompter les pavés glissants pour franchir la ligne d’arrivée en 1h55 !!!!!
C’est une vraie performance croyez-moi de parcourir 8,2km à la force des bras et nous sommes toutes très émues et fières d’avoir participé à ce grand moment de courage.
A peine le temps de serrer très fort Vanesa que déjà le deuxième héros de la journée va prendre le départ. Florian va s’élancer et du haut de ses 9 ans, après une année rythmée par les chimiothérapies et les traitements participer lui aussi à la fête du sport.
Je ne veux pas le louper, je lui ai promis de l’encourager. Je me poste juste avant l’entrée des Bastions mais il arrive déjà dans son training noir et jaune et c’est une sacrée émotion de le voir courir sur cette route qui a connu mes premières émotions de course il y a six ans déjà. Je suis seule, tout le monde est parti se mettre au sec et je me laisse aller à quelques pensées pour Tiffany qui m’accompagne toujours lors de cette journée spéciale et pour tout ce que nous avons réalisé avec la grande famille de Courir…Ensemble.
Je voudrais remercier du fond du cœur Vanesa et Florian d’avoir suivi mes pas, c’était la première fois que des patients de l’onco pédiatrie participaient à la Course de l’Escalade et je l’ai ressenti très fort comme un prolongement symbolique de l’aventure que Tiffany voulait belle et forte.
Je ne sais pas si du haut de son paradis elle se rend compte de tout ce qu’elle a apporté comme bonheur et comme lumière à tous les enfants mais j’aime à croire qu’elle veille sur la grande famille des jaunes et qu’elle rigole avec Seb, Catia, Giuseppe, Juju et tous les autres de nos idées folles et de nos projets délirants.
Ma journée n’était pas terminée puisqu’il me restait à prendre la direction de Saint-Etienne avec mon ami Angélo pour participer de nuit à la Saintélyon. Une course de nuit et dans la boue avec de la montée tout le long et qui relie Saint-Etienne à Lyon.
Une expérience inoubliable, j’ai adoré. J’ai couru les 16 premiers km en relais et je n’avais pas envie de m’arrêter. Courir dans la nuit avec pour seul bruit le souffle des coureurs et le thé qui remue dans les camelback c’est génial et je n’ai qu’une envie, me retrouver l’an prochain au départ mais pour un plus grand relais, un plus grand défi. N’est-ce pas Angélo??? Il faut dire que je m’étais préparée sans le vouloir en montant au Salève et au Reculet avec Christian non pas pour la Saintélyon mais pour la saison de peau de phoques. Néanmoins durant la course j’ai été surprise de ma facilité à monter dans la boue comme à Sierre-Zinal d’ailleurs. C’est un exercice que j’apprécie.
Un autre exploit durant cette nuit, la course de Julien Gantenbein. J’avais déjà vu à Bienne en l’accompagnant à vélo sur 100km qu’il était incroyable mais dimanche, il a mis 5h28 pour terminer 69km d’un parcours plus qu’exigeant, terminant à la 14ème place d’une course qui compte tous les meilleurs français, alors là CHAPEAU Julien, t’es un extra-terrestre!!!!!