Cela faisait partie de mes souvenirs d’enfance, le dimanche soir avec mon papa en regardant l’émission de sport « Sous la loupe », le week-end de Morat-Fribourg, son regard admiratif devant tous ces coureurs, lui le footballeur. Pour moi l’envie depuis très longtemps de courir sur ces 17km mythiques. Cette année, 75ème édition, je voulais en être et si possible pas toute seule……pas de soucis, nous nous sommes retrouvés plus de 25 « jaunes » pour partager cette magnifique journée ensoleillée, et oui, cette année il a fait grand soleil.
Debout à 5h30 !!!!! avec les copines, il faut être bien en avance, donc nous prenons le train de bonne heure, chacune avec son gatosport. Le fameux poire-nougatine-cannelle remporte encore une fois un grand succès.
Les « champions », notre gazelle Etienne et les deux Cédric sont partis en voiture, pas de train pour eux. Comme cela devient une tradition, à chaque course celui qui loupe le réveil, dimanche c’est Cédric dit Camomille qui ne s’est pas levé, la nuit avait été très très courte…..
Christian est déjà sur place, sa puce Chloé a couru le mini Morat-Fribourg du samedi.
En gare de Fribourg, les genevois font déjà beaucoup de bruit et nous profitons d’imortaliser ces instants puisque notre fidèle photographe Rolf est avec nous.
Le hasard a super bien fait les choses, au moment des photos c’est Marc et Alicia que nous retrouvons, suivi par Julien, tout surpris de nous retrouver au milieu de la gare.
Il fait frisquet et nous montons dans la navette, direction Morat et le départ. Isabelle nous quitte pour prendre le départ du walking, sa sortie est saluée par de nombreux encouragements.
On m’avait décrit une organisation défaillante mais cette année tout joue et après avoir mis nos sacs dans les camions, petit footing d’échauffement.
Là les choses se gâtent pour moi, je m’aperçois que j’ai oublié d’enlever mon pantalon de training……mon beau training tout neuf…..je repars en direction des camions en espérant voir quelqu’un que je connais mais personne et je ne peux pas remonter chercher mon sac. Je lance mon training dans le camion en me disant que jamais je ne le retrouverais et je fonce retrouver Pascal dans le bloc de départ.
Le temps d’engloutir mon gel et c’est le coup de canon, il faut y aller…..
Cette course est vraiment particulière et je ne sais pas comment l’aborder. Mercredi j’ai demandé à Olivier un temps au kilomètre ou une façon de courir mais le long mail qu’il nous a envoyé ne m’a pas donné confiance. Je n’ai pas assez d’expérience pour courir aux sensations et je me sens destabilisée. Le profil du parcours ne permet pas de donner des indications précises et c’est dans cet état d’esprit que je me retrouve à courir dans les rues de Morat.
Le départ est vraiment sympathique, la petite ville de Morat est charmante mais pas le temps d’apprécier le paysage longtemps, après quelques minutes de course ça grimpe déjà. Je me fais copieusement dépasser mais j’essaie de respecter les consignes, ne pas partir trop vite!
Jusqu’au 5ème km je reste dans une allure tranquille et j’attends pour passer à une vitesse plus rapide. Malheureusement pour moi, le moment venu, impossible d’accélérer et je reste planplan jusqu’au 10ème km. A ce moment, je sais que mon objectif de la journée ne sera pas atteint et le coup au moral est rude…..mais tant pis, il fait beau et je profite de l’ambiance chaleureuse et des encouragements des spectateurs.
Arrive la mythique montée de la Sonnaz, je veux me prouver que j’ai encore des jambes alors j’accélère et je monte comme un cabri ce que je pense être la Sonnaz mais arrivée en haut, je vois devant moi le lacet que j’ai souvent vu à la télévision et je comprends que je suis partie trop tôt, la Sonnaz c’est pour maintenant alors, entourée par les spectateurs comme les coureurs du Tour de France, j’attaque jusqu’au sommet que je passe en bonne condition, me faisant regretter mon début de course.
Arrive la descente que je dévale malgré mon pied douloureux et un long faux plat dans une zone industrielle avant d’arriver à Fribourg. J’attends le ravitaillement du 14ème km pour prendre mon dernier gel mais ce ravito n’arrivera jamais et j’avale le gel sans eau, c’est vraiment pas terrible…..
Un peu avant d’entrer dans Fribourg mon ami Marc me rejoint et me dépasse en m’encourageant gentiment. Encore une montée avant l’arrivée mais quand on ne connaît pas la course on ne voit pas l’arrivée et je ne sais pas la distance qu’il me reste à parcourir. Un dernier virage et ça y est c’est terminé.
Je retrouve Marc et j’ai deux sentiments qui se mélangent. Une grosse déception, j’ai raté mon objectif et en même temps la satisfaction de faire partie des coureurs qui ont participé à cette course mythique, je l’ai faite et je pense à mon papa.
Il faut maintenant retrouver les sacs…..malgré des mélanges, je le récupère et mon pantalon aussi, tout seul au milieu des sacs.
Je trouve aussi un t-shirt abandonné par terre et je le ramasse pour un des ado dont je m’occupe en pédiatrie, je sais que ça lui fera super plaisir ainsi que la médaille que Nazare lui offre.
Direction les vestiaires, une bonne douche et la joie de retrouver toute la famille des jaunes au restaurant.
Ils sont tous là, nous sommes 30, certains ont explosé leur temps, d’autres sont déçus de leur course mais maintenant ne compte plus que le plaisir de se retrouver pour partager un bon repas ensemble.
Christian et Myriam nous présentent leurs parents, avec sister Laurette nous avons promis à Chrichri que nous allions être « sages » et essayer de ne pas dire trop de bêtises.
Laurette se cache derrière Claude, il paraît que ça gondole sur les photos…..
François est avec nous, après Yverdon, il a décidé de participer à cette course qu’il connaît comme sa poche et encore une fois malgré la maladie et les traitements il va terminer, porté, lui aussi, par l’amitié et la solidarité de sa nouvelle famille.
A la fin de l’après-midi nous reprenons le train direction Genève, avec chacun l’envie de revivre une belle journée comme celle qui s’achève. Durant le trajet, on fait des projets, les courses que l’on a envie de faire, les villes que nous voulons visiter.
Je voudrais adresser un petit message à Rolf pour le remercier de sa fidélité et de son amitié. Grâce à lui nous avons de merveilleux souvenirs de nos courses et il n’hésite jamais à se lever tôt pour faire partie de nos aventures.
Dimanche c’est la RER, rendez-vous pour la plus belle course du canton le long des bords du Rhône.
Merci à tous et rendez-vous pour de nouvelles aventures……
P.S. Qui est cette concurente mystère?